Peter Jossen-Zinsstag

Le 14 juin 1999, j'ai été assermenté au Conseil national pour succéder à Thomas Burgener qui venait d'être élu au Conseil d'Etat valaisan. Placé quatrième sur la liste du Conseil national, j'ai pu progresser au cours de la législature. Grâce au système proportionnel, le PS a obtenu le 7ème siège pour le Valais en automne 1999. Mais c'est aussi le système proportionnel qui m'a fait perdre "mon" siège en 2003. J'ai dû changer de numéro de téléphone mobile car j'avais trop d'appels de réconfort. Maintenant, c'est le bon moment pour un comeback.

Construire avec Botta c'est comme jouer au foot avec Rhonaldinio... Dame Fortune a offert à la Fondation Schloss Leuk (Château de Loèche) une star mondiale comme architecte. En tant que président du bureau du Conseil de la Fondation, j'ai pu bénéficier de l'expérience incomparable de rénover avec le maître son premier monument.  

La Présidente de la Confédération, Micheline Calmy- Rey, a inauguré le Musée de la garde pontificale à Naters en faisant un très beau discours sur le rôle d'ambassadeurs de la paix que jouent pour notre pays les gardes suisses. Mon frère et parrain Tony Jossen n'était pas peu fier. 

Jean-Michel Cina, mon collègue au Conseil national et membre actuel du Conseil d'Etat, a vu mon rêve d'enfant se réaliser: une fois dans ma vie, entrer avec la croix suisse dans le stade Cornaredo à Lugano. J'étais membre du Grand Conseil et Jean-René Fournier, Thomas Burgener, Jean-Jaques Rey-Bellet et Jean-Michel Cina étaient aussi délégués de leur district. Nous nous connaissons et nous nous apprécions malgré les différences naturelles dans nos positions politiques.

La Fédération suisse de tourisme pédestre m'a élu à sa présidence jusqu'en 2010 pour succéder à son président d'honneur Ernst Neukomm. Il est important pour notre canton touristique qu'un valaisan préside cette association. Suisse Rando m'accorde un soutien sans réserve pour ma candidature au Conseil des Etats. Pourquoi pas le "Pape de la randonnée au Conseil des Etats"?.

Le football est un jeu d'équipe. Avec, entre autres, Pierre-Yves Maillard, Erwin Jutzet, Peter Vollmer, Toni Bortoluzzi, This Jenni, Toni Brunner, j'ai pu jouer pour le Conseil national lors de l'Exposition nationale 2002. Le football a également marqué mon style en tant que politicien: je suis un footballeur, pas un boxeur. Ma première bataille électorale pour le Conseil des Etats contre Rolf Escher, conseiller en poste, a été loyale et constructive. Il en sera de même pour cette bataille électorale.

Dans le conseil d'administration de bio-inspecta, la plus importante entreprise de contrôle, je peux, en tant que vice-président, faire quelque chose de concret pour la Suisse, pays biologique. Les connaisseurs préfèrent une alimentation saine. Les produits biologiques valaisans sont promis à un bel avenir. Il est essentiel d'utiliser nos ressources naturelles, surtout en Valais. Bio, promotion de la santé, exercice physique, tourisme doux, places de travail décentralisées et fair trade (commerce équitable), tout doit être mis en réseau. Et quoi de mieux pour cela qu'un mandat de Conseiller aux Etats?

Les parlementaires valaisans à Berne ont appris récemment à leurs dépens que l'on doit se battre pour chaque place de travail. Mais se battre ne suffit pas toujours. Avec la Fondation Schloss Leuk, un projet soutenu par la Confédération dans le cadre de Regio plus, j'ai pu créer des emplois et des places de travail innovantes. A l'avenir, le travail dans le domaine de la culture prendra toujours plus d'importance. Je suis fier que cette fondation y soit parvenue, même s'il a fallu et faut encore pour ça des moyens importants et beaucoup de patience.

Madame la Présidente de la Confédération, Micheline Calmy-Rey, Jean-Henri Dumont, président du parti socialiste et Susanne Hugo-Lötscher, vice-présidente, ont fêté les 50 ans de la section socialiste de Massongex. Micheline m'a alors dit ce que j'ai toujours pensé: la Suisse est un pays de tolérance et d'intégration. Notre engagement et notre solidarité ont toujours été pour les personnes socialement faibles. Chez nous, tout le monde doit avoir une chance. Il en va de même pour les lois: elles s'appliquent à tous. La violence des jeunes et la crminalité sont intolérable. Les lois existantes doivent être appliquées et non pas renforcées. C'est notre tradition et c'est au nom de cette tradition que nous sommes allés sur le Grütli.

Celui qui, comme nous deux, fait de la politique est exposé aux critiques. Parfois constructives et justifiées, parfois non justifiées et destructives. Alors, autant se dire: "Les chiens aboient, la caravane passe".

Nos opinions politiques sont très différentes, mais je me suis toujours bien entendu avec Jean-René.
Nous respectons tous les deux les fondements de la constitution fédérale et nous avons défendu notre canton – lui en tant que président du Conseil d'Etat – moi en tant que membre valaisan du Conseil national. Maintenant, nous sommes le duo favori du "Nouvelliste" pour les élections au Conseil des Etats.
Lorsque notre fils Jonas est né le 23 juin 1995, Fournier, alors président, m'a félicité devant tout le Grand Conseil en ces termes: "Enfin un camarade de plus en Valais".

On voit ici que les deux anciens collègues au Conseil national, Blocher et Jossen, se sont pas tout à fait du même avis. Nous discutons d'une imposition correcte en Valais et d'une justice sociale. Les adversaires politiques ne sont pas pour autant des ennemis, juste des concurrents. Mon expérience politique me servira dans mon poste de Conseiller aux Etats pour notre canton. Depuis que j'ai été à Berne, je tutoie tous les Conseillers fédéraux, ce qui n'est certainement pas un inconvénient.